An American hero: Nouvelle noire
Un écrivain velléitaire se rêvant en Stephen King se réveille dans une peau inconnue... Rencontre du 3eme type en prime.
— Dis-moi qui tu souhaiterais être.
Je n’ai pas voulu le vexer, alors j’ai hasardé : « Stephen King ? »
— Ah non désolé, il est vivant ! Tu dois choisir une personne morte.
J’ai réfléchi, repensé à tous mes échecs. Aux livres qui m’avaient permis de continuer à avancer. Je me suis vu sur la route ou sur les rails, jouant le Jack aventurier, à l’image de Kerouac et de London. J’ai choisi le second. Étrangement, le hippie croulant n’avait pas l’air de connaître. Ou alors, il était un peu dur de la feuille.
— Parfait !
Le plus fort dans l’humour littéraire, c’est lorsqu’il flotte, qu’il caresse l’esprit à fleur de phrase, sans effets lourdauds, seulement à l’aide, d’un effluve, d’un écart de perspective.
Frédérique Trigodet possède cet art difficile et nous assène un plaisir de lecture qui trouve son acmé dans une chute hilarante et noire du plus bel effet.
EXTRAIT
Franchement, je me demande bien ce que je vais pouvoir foutre de ces journées... Vivre dans la peau d’un autre, tu parles ! Je suis coincé ici maintenant. Quelques minutes d’espoir, c’était trop demander ? J’aurais dû le sentir que ça puait cette histoire : la chance et moi, on a jamais été très copains.
La preuve : né avec cinq jours de retard, enfant non désiré, j’ai grandi pratiquement seul, élevé par une ribambelle de nurses interchangeables. Pas de Mary Poppins à l’horizon. Après l’école primaire, où j’ai brillé par mon manque de sociabilité, j’ai fini par échouer dans un internat. Ambiance austère, sans amis. Je n’ai pas vécu une adolescence sombre, non. Plutôt vide. Avec en fond, les années 90 qui se traînaient. Une décennie de merde qui a fait de moi un être incolore, habité par la lecture.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Collectionneuse de petits boulots le jour (nounou, pigiste, animatrice…), Frédérique Trigodet écrit des nouvelles le soir, voire la nuit. Le reste du temps, se dope au café dans les bars et rêve d’habiter en Bretagne, si possible au vert. Collectionneuse de surnoms (Fred ou SuperNounou au quotidien, EmmaBovary sur le net, « Madone des bistrots » pour Sylvette H.). A toujours un mal fou à trouver des noms pour ses personnages. Collectionneuse de publications en revues ou recueils collectifs ainsi que de lettres de refus d’éditeurs. A animé le fanzine littéraire « Pr’Ose ! » (nouvelle et texte court) pendant huit ans. Collectionneuse d’instants et de mots (le « éparpillé façon puzzle » d’Audiard dans « Les Tontons flingueurs » par exemple…). S’occupe d’ateliers d’écriture et tente d’en faire son métier.
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— Dis-moi qui tu souhaiterais être.
Je n’ai pas voulu le vexer, alors j’ai hasardé : « Stephen King ? »
— Ah non désolé, il est vivant ! Tu dois choisir une personne morte.
J’ai réfléchi, repensé à tous mes échecs. Aux livres qui m’avaient permis de continuer à avancer. Je me suis vu sur la route ou sur les rails, jouant le Jack aventurier, à l’image de Kerouac et de London. J’ai choisi le second. Étrangement, le hippie croulant n’avait pas l’air de connaître. Ou alors, il était un peu dur de la feuille.
— Parfait !
Le plus fort dans l’humour littéraire, c’est lorsqu’il flotte, qu’il caresse l’esprit à fleur de phrase, sans effets lourdauds, seulement à l’aide, d’un effluve, d’un écart de perspective.
Frédérique Trigodet possède cet art difficile et nous assène un plaisir de lecture qui trouve son acmé dans une chute hilarante et noire du plus bel effet.
EXTRAIT
Franchement, je me demande bien ce que je vais pouvoir foutre de ces journées... Vivre dans la peau d’un autre, tu parles ! Je suis coincé ici maintenant. Quelques minutes d’espoir, c’était trop demander ? J’aurais dû le sentir que ça puait cette histoire : la chance et moi, on a jamais été très copains.
La preuve : né avec cinq jours de retard, enfant non désiré, j’ai grandi pratiquement seul, élevé par une ribambelle de nurses interchangeables. Pas de Mary Poppins à l’horizon. Après l’école primaire, où j’ai brillé par mon manque de sociabilité, j’ai fini par échouer dans un internat. Ambiance austère, sans amis. Je n’ai pas vécu une adolescence sombre, non. Plutôt vide. Avec en fond, les années 90 qui se traînaient. Une décennie de merde qui a fait de moi un être incolore, habité par la lecture.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Collectionneuse de petits boulots le jour (nounou, pigiste, animatrice…), Frédérique Trigodet écrit des nouvelles le soir, voire la nuit. Le reste du temps, se dope au café dans les bars et rêve d’habiter en Bretagne, si possible au vert. Collectionneuse de surnoms (Fred ou SuperNounou au quotidien, EmmaBovary sur le net, « Madone des bistrots » pour Sylvette H.). A toujours un mal fou à trouver des noms pour ses personnages. Collectionneuse de publications en revues ou recueils collectifs ainsi que de lettres de refus d’éditeurs. A animé le fanzine littéraire « Pr’Ose ! » (nouvelle et texte court) pendant huit ans. Collectionneuse d’instants et de mots (le « éparpillé façon puzzle » d’Audiard dans « Les Tontons flingueurs » par exemple…). S’occupe d’ateliers d’écriture et tente d’en faire son métier.
An American hero: Nouvelle noire
Un écrivain velléitaire se rêvant en Stephen King se réveille dans une peau inconnue... Rencontre du 3eme type en prime.
— Dis-moi qui tu souhaiterais être.
Je n’ai pas voulu le vexer, alors j’ai hasardé : « Stephen King ? »
— Ah non désolé, il est vivant ! Tu dois choisir une personne morte.
J’ai réfléchi, repensé à tous mes échecs. Aux livres qui m’avaient permis de continuer à avancer. Je me suis vu sur la route ou sur les rails, jouant le Jack aventurier, à l’image de Kerouac et de London. J’ai choisi le second. Étrangement, le hippie croulant n’avait pas l’air de connaître. Ou alors, il était un peu dur de la feuille.
— Parfait !
Le plus fort dans l’humour littéraire, c’est lorsqu’il flotte, qu’il caresse l’esprit à fleur de phrase, sans effets lourdauds, seulement à l’aide, d’un effluve, d’un écart de perspective.
Frédérique Trigodet possède cet art difficile et nous assène un plaisir de lecture qui trouve son acmé dans une chute hilarante et noire du plus bel effet.
EXTRAIT
Franchement, je me demande bien ce que je vais pouvoir foutre de ces journées... Vivre dans la peau d’un autre, tu parles ! Je suis coincé ici maintenant. Quelques minutes d’espoir, c’était trop demander ? J’aurais dû le sentir que ça puait cette histoire : la chance et moi, on a jamais été très copains.
La preuve : né avec cinq jours de retard, enfant non désiré, j’ai grandi pratiquement seul, élevé par une ribambelle de nurses interchangeables. Pas de Mary Poppins à l’horizon. Après l’école primaire, où j’ai brillé par mon manque de sociabilité, j’ai fini par échouer dans un internat. Ambiance austère, sans amis. Je n’ai pas vécu une adolescence sombre, non. Plutôt vide. Avec en fond, les années 90 qui se traînaient. Une décennie de merde qui a fait de moi un être incolore, habité par la lecture.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Collectionneuse de petits boulots le jour (nounou, pigiste, animatrice…), Frédérique Trigodet écrit des nouvelles le soir, voire la nuit. Le reste du temps, se dope au café dans les bars et rêve d’habiter en Bretagne, si possible au vert. Collectionneuse de surnoms (Fred ou SuperNounou au quotidien, EmmaBovary sur le net, « Madone des bistrots » pour Sylvette H.). A toujours un mal fou à trouver des noms pour ses personnages. Collectionneuse de publications en revues ou recueils collectifs ainsi que de lettres de refus d’éditeurs. A animé le fanzine littéraire « Pr’Ose ! » (nouvelle et texte court) pendant huit ans. Collectionneuse d’instants et de mots (le « éparpillé façon puzzle » d’Audiard dans « Les Tontons flingueurs » par exemple…). S’occupe d’ateliers d’écriture et tente d’en faire son métier.
— Dis-moi qui tu souhaiterais être.
Je n’ai pas voulu le vexer, alors j’ai hasardé : « Stephen King ? »
— Ah non désolé, il est vivant ! Tu dois choisir une personne morte.
J’ai réfléchi, repensé à tous mes échecs. Aux livres qui m’avaient permis de continuer à avancer. Je me suis vu sur la route ou sur les rails, jouant le Jack aventurier, à l’image de Kerouac et de London. J’ai choisi le second. Étrangement, le hippie croulant n’avait pas l’air de connaître. Ou alors, il était un peu dur de la feuille.
— Parfait !
Le plus fort dans l’humour littéraire, c’est lorsqu’il flotte, qu’il caresse l’esprit à fleur de phrase, sans effets lourdauds, seulement à l’aide, d’un effluve, d’un écart de perspective.
Frédérique Trigodet possède cet art difficile et nous assène un plaisir de lecture qui trouve son acmé dans une chute hilarante et noire du plus bel effet.
EXTRAIT
Franchement, je me demande bien ce que je vais pouvoir foutre de ces journées... Vivre dans la peau d’un autre, tu parles ! Je suis coincé ici maintenant. Quelques minutes d’espoir, c’était trop demander ? J’aurais dû le sentir que ça puait cette histoire : la chance et moi, on a jamais été très copains.
La preuve : né avec cinq jours de retard, enfant non désiré, j’ai grandi pratiquement seul, élevé par une ribambelle de nurses interchangeables. Pas de Mary Poppins à l’horizon. Après l’école primaire, où j’ai brillé par mon manque de sociabilité, j’ai fini par échouer dans un internat. Ambiance austère, sans amis. Je n’ai pas vécu une adolescence sombre, non. Plutôt vide. Avec en fond, les années 90 qui se traînaient. Une décennie de merde qui a fait de moi un être incolore, habité par la lecture.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Collectionneuse de petits boulots le jour (nounou, pigiste, animatrice…), Frédérique Trigodet écrit des nouvelles le soir, voire la nuit. Le reste du temps, se dope au café dans les bars et rêve d’habiter en Bretagne, si possible au vert. Collectionneuse de surnoms (Fred ou SuperNounou au quotidien, EmmaBovary sur le net, « Madone des bistrots » pour Sylvette H.). A toujours un mal fou à trouver des noms pour ses personnages. Collectionneuse de publications en revues ou recueils collectifs ainsi que de lettres de refus d’éditeurs. A animé le fanzine littéraire « Pr’Ose ! » (nouvelle et texte court) pendant huit ans. Collectionneuse d’instants et de mots (le « éparpillé façon puzzle » d’Audiard dans « Les Tontons flingueurs » par exemple…). S’occupe d’ateliers d’écriture et tente d’en faire son métier.
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Product Details
ISBN-13: | 9791023406184 |
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Publisher: | Ska Éditions |
Publication date: | 06/01/2017 |
Sold by: | Barnes & Noble |
Format: | eBook |
Pages: | 14 |
File size: | 403 KB |
Language: | French |
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