Crapule: Nouvelle noire
Un paumé déambule dans les rues du Havre et bute sur Momo et son chien Crapule…

J’aimais discuter le bout de gras avec lui. Il parlait un langage perdu, celui des hommes oubliés. Il trônait sur son tas de cartons, la jactance en bandoulière, la vanne rieuse, empereur cradingue, un sourire jovial barrait son visage couperosé à vie, bien que le jaja ne l’intéressât plus. Il examinait le pelage croûté de son chien, en dégageait des puces et autres tiques qu’il écrasait entre ses ongles noirs de crasse.
— Salut Mo !
— B’jour.
— Alors, c’est le nettoyage de printemps ?
— Ce con de clébard, s’est ‘cor fait la malle cette nuit ! Il m’a ramené un paquet de saloperies ! Il a pas d’hygiène.

La ville du Havre dispense un fort imaginaire inspirant nombre d’auteurs qui gravitent autour du Festival Polar à la Plage animé par l’association Les Ancres Noires.

Avec son Crapule, Gehan nous balade dans un quartier populaire, autour du Rond Point, peuplé de personnages hauts en couleur, mais la ville portuaire impose en arrière plan sa présence maritime.

EXTRAIT

J’ai beau rester scotché devant mon frigo ouvert, il reste désespérément vide. Je rêvais d’une bouteille de Coca, ce remède du lendemain de cuite, qui vous solidifie les entrailles et vous sucre le moral. Que dalle ! J’enfile mes frusques de la veille, qui puent le tabac froid et ce relent imperceptible d’une soirée à écumer les bars. L’odeur entêtante de la fête, un soupçon d’alcool, un zeste de sueur, le fumet de mon déodorant bon marché, un mélange d’effluves de citrons pourris et de vinaigre de cidre. Je sors. Et déjà l’angoisse me tend ses bras froids. Comme toujours après une fiesta avec les potes, je ressens une déprime étrange, un vide intérieur… Ce doit être simplement le fait de me retrouver à chaque fois devant ma solitude.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sébastien Gehan : C’était un 17 juin 1973. Peu de monde s’en souvient malgré mes cris, mais je suis né ce jour là. Mes études d'histoires-géo m’ont tellement passionné que j’ai fait cinq années d’un DEUG de Sciences-Humaines. J’ai écrit des tas de nouvelles. Plus de 70. Autant de romans inachevés traînent dans mes cartons. J'ai écrit deux pièces de théâtre, des contes pour enfants, et d'autres vraiment pas pour les enfants. J’ai gagné quelques prix dans des concours de nouvelles dont celui des Ancres Noires en 2007. Mais le plus beau prix restera toujours celui que Jean-Bernard Pouy m’a décerné en m’appelant "collègue". J’habite Le Havre.
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Crapule: Nouvelle noire
Un paumé déambule dans les rues du Havre et bute sur Momo et son chien Crapule…

J’aimais discuter le bout de gras avec lui. Il parlait un langage perdu, celui des hommes oubliés. Il trônait sur son tas de cartons, la jactance en bandoulière, la vanne rieuse, empereur cradingue, un sourire jovial barrait son visage couperosé à vie, bien que le jaja ne l’intéressât plus. Il examinait le pelage croûté de son chien, en dégageait des puces et autres tiques qu’il écrasait entre ses ongles noirs de crasse.
— Salut Mo !
— B’jour.
— Alors, c’est le nettoyage de printemps ?
— Ce con de clébard, s’est ‘cor fait la malle cette nuit ! Il m’a ramené un paquet de saloperies ! Il a pas d’hygiène.

La ville du Havre dispense un fort imaginaire inspirant nombre d’auteurs qui gravitent autour du Festival Polar à la Plage animé par l’association Les Ancres Noires.

Avec son Crapule, Gehan nous balade dans un quartier populaire, autour du Rond Point, peuplé de personnages hauts en couleur, mais la ville portuaire impose en arrière plan sa présence maritime.

EXTRAIT

J’ai beau rester scotché devant mon frigo ouvert, il reste désespérément vide. Je rêvais d’une bouteille de Coca, ce remède du lendemain de cuite, qui vous solidifie les entrailles et vous sucre le moral. Que dalle ! J’enfile mes frusques de la veille, qui puent le tabac froid et ce relent imperceptible d’une soirée à écumer les bars. L’odeur entêtante de la fête, un soupçon d’alcool, un zeste de sueur, le fumet de mon déodorant bon marché, un mélange d’effluves de citrons pourris et de vinaigre de cidre. Je sors. Et déjà l’angoisse me tend ses bras froids. Comme toujours après une fiesta avec les potes, je ressens une déprime étrange, un vide intérieur… Ce doit être simplement le fait de me retrouver à chaque fois devant ma solitude.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sébastien Gehan : C’était un 17 juin 1973. Peu de monde s’en souvient malgré mes cris, mais je suis né ce jour là. Mes études d'histoires-géo m’ont tellement passionné que j’ai fait cinq années d’un DEUG de Sciences-Humaines. J’ai écrit des tas de nouvelles. Plus de 70. Autant de romans inachevés traînent dans mes cartons. J'ai écrit deux pièces de théâtre, des contes pour enfants, et d'autres vraiment pas pour les enfants. J’ai gagné quelques prix dans des concours de nouvelles dont celui des Ancres Noires en 2007. Mais le plus beau prix restera toujours celui que Jean-Bernard Pouy m’a décerné en m’appelant "collègue". J’habite Le Havre.
2.99 In Stock
Crapule: Nouvelle noire

Crapule: Nouvelle noire

by Jeffrey T Richelson PH.D., Hizaki
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Un paumé déambule dans les rues du Havre et bute sur Momo et son chien Crapule…

J’aimais discuter le bout de gras avec lui. Il parlait un langage perdu, celui des hommes oubliés. Il trônait sur son tas de cartons, la jactance en bandoulière, la vanne rieuse, empereur cradingue, un sourire jovial barrait son visage couperosé à vie, bien que le jaja ne l’intéressât plus. Il examinait le pelage croûté de son chien, en dégageait des puces et autres tiques qu’il écrasait entre ses ongles noirs de crasse.
— Salut Mo !
— B’jour.
— Alors, c’est le nettoyage de printemps ?
— Ce con de clébard, s’est ‘cor fait la malle cette nuit ! Il m’a ramené un paquet de saloperies ! Il a pas d’hygiène.

La ville du Havre dispense un fort imaginaire inspirant nombre d’auteurs qui gravitent autour du Festival Polar à la Plage animé par l’association Les Ancres Noires.

Avec son Crapule, Gehan nous balade dans un quartier populaire, autour du Rond Point, peuplé de personnages hauts en couleur, mais la ville portuaire impose en arrière plan sa présence maritime.

EXTRAIT

J’ai beau rester scotché devant mon frigo ouvert, il reste désespérément vide. Je rêvais d’une bouteille de Coca, ce remède du lendemain de cuite, qui vous solidifie les entrailles et vous sucre le moral. Que dalle ! J’enfile mes frusques de la veille, qui puent le tabac froid et ce relent imperceptible d’une soirée à écumer les bars. L’odeur entêtante de la fête, un soupçon d’alcool, un zeste de sueur, le fumet de mon déodorant bon marché, un mélange d’effluves de citrons pourris et de vinaigre de cidre. Je sors. Et déjà l’angoisse me tend ses bras froids. Comme toujours après une fiesta avec les potes, je ressens une déprime étrange, un vide intérieur… Ce doit être simplement le fait de me retrouver à chaque fois devant ma solitude.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sébastien Gehan : C’était un 17 juin 1973. Peu de monde s’en souvient malgré mes cris, mais je suis né ce jour là. Mes études d'histoires-géo m’ont tellement passionné que j’ai fait cinq années d’un DEUG de Sciences-Humaines. J’ai écrit des tas de nouvelles. Plus de 70. Autant de romans inachevés traînent dans mes cartons. J'ai écrit deux pièces de théâtre, des contes pour enfants, et d'autres vraiment pas pour les enfants. J’ai gagné quelques prix dans des concours de nouvelles dont celui des Ancres Noires en 2007. Mais le plus beau prix restera toujours celui que Jean-Bernard Pouy m’a décerné en m’appelant "collègue". J’habite Le Havre.

Product Details

ISBN-13: 9791023406177
Publisher: Ska Éditions
Publication date: 06/01/2017
Sold by: Barnes & Noble
Format: eBook
Pages: 23
File size: 265 KB
Language: French
From the B&N Reads Blog

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