José María Arguedas (1911-1969), écrivain et ethnologue péruvien, est l'une des figures majeures de la littérature latino-américaine du XXe siècle. Promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine quechua et urbaine d'origine européenne, il est considéré comme l'une des figures emblématiques du Pérou contemporain.
Fils naturel d’un avocat itinérant et d’une servante indienne, il sera victime des mauvais traitements de sa marâtre. Il prend l’habitude de se réfugier auprès de la domesticité auprès de laquelle il découvre la culture et la langue quechua. Il poursuit des études de Lettres à l’Université tout en militant pour la cause des républicains espagnols. Il passe près d’un an en prison après avoir participé à une manifestation antifasciste (1937-38). Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent les romans : Yawar Fiesta, 1941 (Yawar Fiesta : La fête du sang, 2001) ; Diamantes y pedernales ; Los ríos profundos, 1958 (Les Fleuves profonds, 1966) ; Todas las sangres, 1964 (Tous sangs mêlés, 1970) et un roman-journal posthume non traduit en français El zorro de arriba y el zorro de abajo, 1971.
José María Arguedas est aussi l’auteur de poèmes, de contes et de récits : La agonía de Rasu Ñiti (1962) et Amor mundo (1967). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, El sexto (1961).
José María Arguedas a poursuivi une carrière d’ethnologue qu’il aborde par le biais du folklore et de la tradition orale. Toute son œuvre est marquée par la dualité linguistique et culturelle entre l’espagnol et le quechua. Elle exprime avec grand lyrisme et profondeur le monde mythique des indigènes, avec la persistance de ses traditions magiques. Reconnaissant le talent du romancier on lui confiera le ministère de la culture de son pays et il fera de la langue Quechua la langue officielle du Pérou avec l'espagnol.
Toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant. N’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression nerveuse, il se donne la mort en 1969.
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Diamants et silex. Roman traduit par Ève-Marie Fell.