Bien que, traditionnellement, la femme ait joué un rôle de premier plan dans les mécanismes de production , l'Afrique moderne la jette aux oubliettes. Elle est abandonnée hors de tout circuit économique, marginalisée, et tout juste tolérée par le législateur. Ce parcours malheureux a, certainement, provoqué chez la femme guro des réflexes de méfiance vis-à-vis de l'homme, et cela a eu pour conséquence heureuse le développement de la confiance en elle-même. D'où cette volonté de réalisation de soi et surtout de l'autre en se défendant aussi bien dans les coopératives agricoles que dans les activités libérales génératrices de fonds. En effet, nous pourrions dire que la vertu du travail reconnue aux femmes guro est incontestablement la volonté de vivre et la promotion sociale ; ces deux réalités vont de pair. Les épouses ou femmes guro de Côte d'Ivoire sont parvenues au ''top niveau'' économique par la vertu de l'effort au travail. Epouses ou sœurs, l'esprit de coopérative les anime et les pousse à avoir comme résultat de leur coopération des biens propres qui expriment et entretiennent leur indépendance économique et leur personnalité juridique : pagnes, bijoux, argent, etc.